
Mais quoi qu'est-ce donc ?
Déjà, elle est grise.

C'est le défaut de l'ocaze on choisit pas forcément sa couleur, encore que là il reste très clair et met bien en valeur les lignes acérées de la carrosserie

(on se console comme on peut

Donc pas plus de mystères :


Il s'agit donc d'une Vauxhall VX220 dans sa version 2.2i atmo

145ch pour 870 kg.
215 km/h en pointe.
85 000 km.
Septembre 2001.
Conçue avec pour base le chassis alu de l'Elise S2, fabriquée par Lotus dans son usine à Hethel, vendue en UK par Vauxhall.

Notez la largeur du pneu avant en 175.

Le radiateur à l'avant est à plat, le flux d'air rentre par la calandre avant et ressort par les extracteurs du capot.

Le freinage avant est confié à AP Racing.

Le groupe motopropulseur emprunté à General Motors est implanté en position centrale arrière.
Le compartiment à bagages prends place derrière le moteur, sur le porte-à-faux comme sur la MR2.
Globalement il est plus gros que sur la MX5, mais d'un accès moins pratique, prévoir des sacs mous.

L'arrière chausse du 225.

L'arrière, massif et rectangulaire se pare d'un diffuseur alu, accessoire totalement inutile donc rigoureusement indispensable.
Et puis bon, une Clio 3 ou une Focus n'hésitent pas à faire dans ce genre de bling-bling


Approchons nous du cockpit de cet avion sans ailes :

L'intérieur est habillé de cuir avec moquette intégrale (luxueuse option), les contre-portes sont complétés (autre modif perso) d'alcantara.
Rappellons que l'alcantara c'est du faux-cuir, aussi artificiel que le skaï, mais plus discret et donc plus fréquentable.
Le reste de l'équipement est à l'avenant :
- vitres électro-manuelles
- rétro réglable de l'extérieur
- pseudo ventilation climatisée (du moment que vous voulez du chaud)

Bon il y a quand même un autoradio en plus de l'ABS et de l'airbag conducteur, un vrai haut-de-gamme suréquipé

On prend son courage à deux mains pour enjamber l'imposant ponton, et on se glisse dans le baquet (réglable) du conducteur.

Au centre du volant on remarque le griffon, emblème de Vauxhall.
Au premier abord le volant semble petit, mais une fois calé dans le baquet, allongé jusqu'aux pédales (




Le combiné STACK est une pièce d'orfêvrerie à lui tout seul, les aiguilles des deux gros compteurs renseignent sur la vitesse et les RPM.
Un afficheur deux lignes indique le Mileage total et partiel, le nombre de litres restant dans le petit réservoir de 36L, et la température du circuit d'eau en degrés Celsius.
En bas à droite, divers voyants d'alertes.
Trois boutons pour la ventilation et quatre poussoirs pour les lumières complètent le tableau de bord, au moins on se perd pas.


Bon, certes un phallus roulant pareil sert avant tout à se poser devant le Bar des Sports pour faire le barbeau, et rendre jaloux ses voisins, mais qu'en est-il de l'efficacité sportive en elle même ?

Je ne dirais qu'un mot : GERONIMO !

C'est bas, c'est large, ventousé au bitume comme une huitre à son rocher.
La direction est directe et légère, on vise un point, l'auto prend son cap et enroule le virage, c'est limite trop simple.
Au début on est presque déçu par tant d'efficacité, puis avec l'habitude on ressent la route comme jamais.
L'amortissement est ferme, mais pas sec, les suspensions travaillent avec un feedback époustouflant. On sait en permanence ce que fait l'avant et où est l'arrière.
Le train avant lie la route, accusant chaque bosse et chaque aspérité, mais en ne dégradant jamais le cap, le nez ne cherche jamais sa route, il va là où on lui dit.
On passe vite, très vite, sur les pires routes possibles, mis en confiance par une stabilité hors du commun.
Du coup les virages arrivent rapidement, des fois trop

Et même dans les conditions les plus scabreuses : un virage abordé avec trop d'optimisme impliquant un gros freinage en plein milieu, le train avant reste neutre et un poil paresseux, et on sent l'arrière se placer légèrement sur l'extérieur, mais sans vouloir déborder.
Bref, même en déséquilibre total ça tient et ça reste en place

Après le couteau entre les dents, on reste en territoire connu, c'est du central arrière : plus on gazze, plus ça passe

La largeur des voies et l'absence de porte-à-faux permettent d'aborder avec entrain autant les enchainements de virolots que les grandes courbes autoroutières.
Le tout avec une absence de roulis ou de tangage, et très peu d'inertie.
Alors certes, c'est léger, mais on ne ressent absolument pas le poids de l'auto, même lors de déséquilibre ou prise d'appui bien marqués.
C'est vraiment un chassis époustouflant, on fait ce qu'on veut et ça passe toujours fort.

C'est mieux qu'un kart, un kart est posé par terre et accuse sèchement les mauvais revêtement, et n'apprécie guère les trajectoires approximatives.
Là on sent les suspensions travailler et avaler le moindre obstacle qui pourrait ralentir la course.
C'est un étalon, c'est un pur sang

Du pilotage à l'état pur, c'est particulièrement grisant.




Le moteur : c'est un diésel

2.2 / 145 ch
Mouais, une MX5 sort cette puissance d'un 1.8, et Honda sort 212ch de cette cylindrée sur l'Accord Type R.
A défaut d'être brillant le moteur GM se montre néanmoins volontaire à l'assaut du compte-tours.
Ca rupte à 6500 trs, mais ça prend bien ses régimes avec une linéarité de métronome.
Très coupleux et grâce au poids contenu, on peut reprendre sur n'importe quel rapport sans sentir le moteur en défaut, et ce même à 1500 trs.
Bref, s'il est plutôt fade sur le papier, dans le VX220 ce moteur est plutôt bonhomme, sa disponibilité est bien agréable.
Petit bémol : un gro-pôt Larini vient égayer l'ensemble.
Guttural au ralenti pour racoler le chaland, il sait se montrer présent mais pas obsédant à mi-régime en usage normal, et procure un peu de virilité au moteur à l'assaut du compte-tour.
"plus ça fait du bruit, plus ça va vite" cette boutade n'a jamais été aussi vraie


La boîte tire plutôt court, le levier tombe sous la main, la grille est rapprochée et avec une course réduite. Les rapports passent vite et bien.
Le poids fait le reste, au final les performances sont absolument fantastiques


C'est une auto rare, de celles qui m'ont donné l'impression d'être parfaites et de n'avoir besoin de rien à changer

Pour la petite histoire je suis allé la chercher à Notthingham, le pays de Robin des Bois

N'étant pas particulièrement pressé, et devant rendre moultes visites, j'ai pris mon temps pour rentrer.
Lilles, l'Aisne, Reims, Thionville avec un passage au Lux', Mülhouse, Morteau, la Suisse, Lyon, puis retour à Alès en passant par l'Ardèche.

3000 km à son volant en quinze jours, et des images plein la tête
